Abdoulaye SARR : "Une faute de gardien, cela se paie cash"

Après sa qualification pour les quarts de finale de la 25e Can de football, l'entraîneur des "Lions" du Sénégal, Abdoulaye Sarr, a fait hier face à la presse à Ismaïlia. Ce fut pour tirer le bilan de la première phase de la compétition et parler du match en quart de finale de son équipe qui affronte demain, vendredi, la Guinée à Alexandrie.

Objectif : aller jusqu'au bout de la Can "Sur 3 matches avec un capital de 9 points au maximum, nous n'avons engrangé que 3 points. Nous avons marqué 3 buts (2 face au Zimbabwe et 1 face au Nigeria). Avec le recul, nous remarquons que la qualification pour le second tour de cette compétition avec seulement 3 points est une chose rare. Mais vous vous souvenez que juste après le tirage, on avait étiqueté ce groupe comme le groupe de la mort, avec le Ghana, mondialiste, le Nigeria, un grand du continent, et le Zimbabwe qui est une équipe renaissante. Les "Warriors" du Zimbabwe ont prouvé mardi face au Ghana qu'ils n'étaient pas des manchots.

"Pour ce qui concerne notre équipe, le Sénégal, nous avons toujours clamé haut et fort que notre objectif était de faire une très bonne participation à cette coupe d'Afrique, avec des ambitions affichées, c'est-à-dire aller le plus loin possible dans cette compétition. Cet objectif nous anime et nous le gardons intact.

"Aujourd'hui, on peut beaucoup spéculer sur la manière, mais nous aussi, nous aurons à revenir sur ce qui a été fait et sur le jeu. Ainsi, à l'issue de cette Can, on ne parlera pas de faits divers, mais uniquement de football. C'est d'ailleurs l'occasion pour nous de féliciter les joueurs pour leur comportement professionnel dans ce camp que les dirigeants ont bien voulu mettre à notre disposition depuis l'entame de la coupe d'Afrique. Ce cadre nous a permis de travailler dans d'excellentes conditions."
Défaite contre le Nigeria

"Vous êtes tous témoins de ce qui s'est passé hier (mardi, Ndlr). Il y a des situations où l'entraîneur devient impuissant, surtout quand il s'agit de défaillance individuelle. Et ce sont des erreurs individuelles des joueurs qui n'ont pas permis à l'équipe de remporter la victoire. Ce sont des erreurs sur lesquelles aucun entraîneur n'a d'emprise. Quelle est la responsabilité de l'entraîneur sur le premier but ? C'est une faute de main du gardien, et vous savez tous que Tony Sylva est cité parmi les meilleurs mondiaux. Je le dis sans verser dans l'excès. Et il l'a démontré à maintes reprises.

"Voilà ce qu'on appelle des fautes individuelles. Et une faute individuelle peut avoir des incidences sur le comportement de l'équipe. Avant ce but, nous avions eu la balle de break avec Henri Camara, face au goal, qui a perdu son duel.

"Sur le plan tactique, le Sénégal était en place. Durant toute une mi-temps, le match était bloqué face à un Nigeria expérimenté qui n'a tout de même pas fait d'actions d'éclat lui permettant de remporter le gain du match. Nous, nous avons réussi à garder notre dispositif en place, à jouer avec la patience. En deuxième mi-temps, nous sommes revenus avec de meilleures intentions. Malheureusement, les joueurs n'ont pas réussi à gérer la deuxième mi-temps qu'ils avaient bien débutée.

"Il y a aussi qu'à un certain moment, nous avons appris que le Zimbabwe menait par 2 à 0 et nous avons voulu conforter notre résultat."

Les qualités de Tony Sylva

"Le footballeur qu'il est, est un garçon qui a beaucoup de qualités. Je demande encore beaucoup plus de respect pour le joueur. Parce que Tony a, maintes fois, sorti le Sénégal des situations délicates. Combien de fois des gens ont dit que sur tel ou tel match, on n'a vu que Tony Sylva ? C'est à lui de se plaindre le premier de son erreur. Je me souviens d'un dirigeant qui commentait la prestation de Tony lors du match amical contre le Ghana à Londres. A la fin de la rencontre, il m'a dit que si Tony n'était pas là, on allait prendre 20 buts.

"Je pense qu'il faut savoir faire la part des choses. Quand on fait la moyenne par rapport aux performances de Tony Sylva avec la sélection, on verra qu'il a sauvé plusieurs fois la sélection nationale. Seulement, il a un poste sensible. Une faute de gardien en général, ça se paie cash.

Mais face au Nigeria, il a gagné des duels, il a fait des sorties intéressantes et de bonnes relances. Il nous a sauvé de beaucoup de situations dangereuses et au cours de chaque match, il réussit à gagner des duels importants. Ce n'est pas parce qu'il a fait des erreurs qu'on doit lui jeter la pierre

"Je dis encore une fois que Tony est à féliciter, il est à encourager. Et il a encore de beaux jours devant lui, aussi bien en club qu'en équipe nationale."
Sur les balles arrêtées

"A ce niveau, vous êtes tous témoins du travail que nous faisons lors des séances d'entraînement car, depuis que nous sommes à la tête de l'équipe, il n'y a pas eu de huis clos. Vous savez tous que nous travaillons les balles arrêtées. Même avant le match contre le Nigeria, la dernière partie de l'entraînement était consacrée aux balles arrêtées".

La communication dans la "tanière"

"Aujourd'hui, dans la vie, tout se règle par la communication. Même un signal visuel est une manière de communiquer, de même que le geste de la main. C'est un élément important dans la conception même de l'entraînement. Il y a l'émetteur, le récepteur, mais tout ça se voit dans un match. Pour arriver à mettre en place des structures et réussir des combinaisons, il faut communiquer".

Programme de préparation pour le second tour

"Juste après le match, nous nous sommes réunis avec le staff administratif. Nous avons décidé qu'après la séance d'entraînement de ce matin (hier, Ndlr), il était opportun de libérer les joueurs pour leur permettre de décompresser un peu. C'est chose faite depuis aujourd'hui (hier, Ndlr) à 13 h, les joueurs ayant quartier libre jusqu'à 20 h locales. Demain (ce matin), nous quittons Ismaïlia à 8 h pour Alexandrie. On va s'entraîner sur place à 17 h pour jouer demain, vendredi. Et après le match, nous souhaitons décrocher la qualification pour ensuite revenir à Ismaïlia, dans notre fief, ce cadre agréable que nous aimons tant. C'est notre camp de base. Nous allons inch Allah rester ici jusqu'à la fin de la compétition".

Des "Lions" hyper-motivés contre la Guinée

"La motivation va être très determinante sur le match. Je connais les Guinéens. Pour rien au monde, ils ne voudront perdre ce match face au Sénégal. Ce serait le même cas pour des équipes comme la Gambie, le Mali ou la Côte d'Ivoire. C'est un derby de la sous-région. Quoi qu'il arrive, un pays de l'Afrique occidentale sera en demi-finale et j'espère que ce sera le Sénégal. Dans la tanière, nous avons des joueurs hyper-motivés pour ce match. Nous allons gagner beaucoup de temps dans l'échange avec les joueurs. Un joueur qui n'est pas motivé dans un match de quart de finale de coupe d'Afrique n'a pas sa place dans l'équipe".