Comité de normalisation : Le temps du déballage a sonné : Saër Seck pointé de l’index par ses pairs

A peine l’arbitre tunisien a-t-il sifflé… l’élimination des ‘Lions’ des phases finales de la Can et de la Coupe du monde 2010 que le temps des règlements de comptes a sonné au Comité de normalisation du football (Cnf). Et les membres de cette structure chargée de normaliser le football sénégalais n’ont pas attendu leur réunion prévue ce lundi à leur siège sis à Nord Foire, pour commencer leur déballage. C’est ainsi que le vice-président du Cnf Saër Seck est, d’ores et déjà, accusé par ses pairs d’être le principal responsable de cette humiliation.

L’élimination du Sénégal des phases finales de la Coupe d’Afrique des nations (Can) et du Mondial 2010 ne manquera pas d’avoir des répercussions dans la vie des membres du Comité de normalisation du football (Cnf) sénégalais. Si, dans le passé, il fallait agir en bloc, la donne a changé depuis samedi. Ainsi, dès la fin du math nul Sénégal - Gambie (1-1), les langues ont commencé à se délier du côté du Cnf. C’est le temps des accusations. Un seul nom se faisait cependant entendre de la bouche de trois membres du Cnf qui tournaient en rond sur la piste du stade Léopold Sédar Senghor sans prêter attention à leur entourage. ‘Seul le président Saër Seck est comptable de cet échec du Cnf. On l’a suivi de façon aveugle. Il nous a fait atterrir dans des ténèbres’, accuse un des responsables du Cnf en pleine discussion avec deux autres de ses pairs. ‘On a refusé de suivre les instructions du président Diagna Ndiaye.

Parce que nous étions partis du principe qu’il ne connaissait rien au football. Pourtant, il a eu raison sur nous, quand il nous demandait de nous aligner sur la décision du ministre des Sports et des Loisirs et d’une certaine opinion sénégalaise qui ne voulait plus de Lamine Ndiaye comme sélectionneur. Mais, on a fait la sourde oreille. Diagna a eu raison sur nous’, confesse un de ses vis-à-vis.

C’est ainsi le temps du déballage. Le Cnf est à la croisée des chemins. Responsabilisés par l’Etat du Sénégal avec l’aval de la Fifa et de la Caf pour normaliser le football sénégalais après la cascade de démission des membres de la défunte Fédération sénégalaise de football (Fsf), ses membres avaient promis de remettre, en moins d’un an, de l’ordre dans le football sénégalais jadis pris en otage par des responsables mus uniquement par un intérêt personnel. Mais, en cinq mois de gestion, au lieu de redresser la pente, ils se heurtent déjà à un mur. Pourtant, connu pour son expertise en management, le président Mamadou Diagna Ndiaye était attendu comme un messie dans la grande famille du football en lambeaux. Malgré les pressions de l’Etat, l’administrateur général du groupe Mimran sera réticent à prendre en charge le football sénégalais. Il aura fallu un lobbying intense pour convaincre le président du Comité national olympique du sport sénégalais (Cnoss). Il avait fini par accepter dans la mesure où l’Etat lui avait fait comprendre qu’il lui serait adjoint Saër Seck qui était un grand connaisseur du football.

Avec la disparition de la Fsf, Diagna Ndiaye aurait dégagé un budget de fonctionnement chiffré à plus de 500 millions qu’il a mis à la disposition de son équipe. Mais, étant quelqu’un de très effacé, il a préféré manager de loin, en faisant confiance au vice-président, Saër Seck et aux autres membres du Cnf. Et c’est pourquoi, d’après les trois membres du Cnf dont nous avons surpris la conversation, il serait dans tous ses états avec l’humiliation du samedi. Du côté de Saër Seck, on se dit surpris d’apprendre une telle aberration. ‘Saër Seck a toujours agi pour l’intérêt du football sénégalais. Et rien d’autre’, confie un de ses proches, joint par téléphone.