EL HADJI DIOUF «Je ne laisse pas indifférents les plus grands clubs du monde»

El Hadji Diouf ne veut pas «faire pleurer les supporteurs de Bolton», mais ne ferme pas pour autant ses portes aux recruteurs. Avec des prestations tonitruantes, le sociétaire de Bolton bombe le torse et affirme : «Je ne laisse pas indifférents les plus grands clubs du monde». S’agissant de l’équipe nationale, le capitaine des Lions est on ne peut plus clair : «La victoire est plus qu’impérative contre la Tanzanie, c’est une obligation».

Qu’en est-il des contacts avec l’Atletico de Madrid et du refus de Bolton de vous libérer ?

Le coach de Bolton ne veut pas se séparer de moi, c’est normal. Je suis pour lui un élément indispensable. C’est l’entraîneur qui l’a dit. A Bolton, les supporteurs, les joueurs, et les dirigeants me portent bien dans leur cœur. Tout le monde me supplie de rester. Et en ce moment, je suis encore sous contrat avec le club et je suis très bien ici. C’est une équipe qui m’a donné beaucoup de satisfaction. C’est vrai qu’il y a beaucoup de contacts mais je me concentre sur le nombre de matchs qu’il me reste à jouer pour la saison. Je veux qualifier Bolton en Ligue des champions. Après cela on verra. Mais pour l’instant je suis bien à Bolton. Pour autant, je ne dis pas que je ferme la porte aux autres.

Donc, il n’y a pas que l’Atletico de Madrid qui vous convoite ?

J’ai beaucoup de contacts et cela est le fruit du travail colossal que je suis en train d’abattre. Je suis fier de ce que je fais. Les années passées à Bolton sont très fructueuses. Quand j’étais à Liverpool, j’ai eu pas mal de problèmes avec l’entraîneur. Et les gens disaient n’importe quoi sur moi. Aujourd’hui je suis en train de prouver le contraire. J’ai un entraîneur qui me fait confiance. Je ne laisse pas indifférents les plus grands clubs du monde. J’ai des contacts de grandes équipes italiennes, anglaises, espagnoles… Mais je laisse le soin à mon agent de s’en occuper. Je me concentre sur mes matches pour bien faire mon boulot. Il ne me reste que 10 matches et je veux mettre le paquet et qualifier Bolton en Ligue des champions. Le reste, on verra après. De toute façon ça sera une surprise si je signe quelque part.

Quelles sont les conditions à remplir pour qu’El Hadji Diouf reste à Bolton ?

Les gens pensent souvent à l’argent. Mais je vois plus loin que l’argent. Je suis plus sentimental qu’autre chose. Je peux rester à Bolton parce que les gens m’aiment. Je n’ai pas envie de faire pleurer les fans de Bolton ou les gens qui m’aiment. Peut-être qu’après une bonne discussion, je peux rester ici. On ne sait jamais. Mais il faut que j’y trouve mon compte sportivement et financièrement et après on verra.

Quel est, parmi les clubs qui vous ont contacté, celui qui se rapproche le plus de vous selon son style de jeu et ses propositions ?

Les cinq ou six grands clubs qui m’ont sérieusement contacté se rapprochent tous de moi. Les discussions que mon manager a eues avec eux sont très sérieuses. Et ils ont montré de bonnes dispositions. Ce sont de grands clubs et ils ont fait de moi leur priorité. Je laisse mon manager faire son travail. Pour le moment, je me contente de me battre pour que Bolton se qualifie pour la première fois en Ligue des champions. Comme ça les gens seront plus fiers de moi que je reste ou que je parte. Je suis un homme de challenge. A un moment donné, personne ne croyait en moi. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Je me suis battu pour faire taire mes détracteurs et les jaloux. Je me suis fixé comme objectif de faire plaisir aux gens qui m’aiment. Ceux qui doutent de moi diront tout le temps : «quand même, on ne peut rien faire contre lui». Le deuxième challenge est de qualifier Bolton en Ligue des champions pour la première fois.

Après votre conférence de presse à Dakar avez-vous repris le contact avec les dirigeants sénégalais ?

Je n’ai pas eu le temps. Les autorités étaient prises par les élections. Mais, je pense qu’on a fait notre devoir, consistant à dire stop, pour le bien du football sénégalais. Je pense que les dirigeants feront les choses comme il se doit. En travaillant la main dans la main pour le développement du football. Tout ce qu’on veut, c’est venir jouer sans problème et gagner les matches pour faire plaisir au peuple sénégalais. Si l’équipe gagne, tout le monde y trouve son compte. Joueurs, dirigeants comme supporteurs. On appelle tout le monde à l’unité et à la mobilisation parce qu’on a un match très important devant nous. Nous avons besoin de sentir tout le peuple sénégalais derrière nous.

Après le boycott du match contre le Bénin, est-ce qu’il y a une re-mobilisation des troupes en vue du match contre la Tanzanie ?

Notre seule bataille, c’est la victoire de l’équipe nationale du Sénégal. L’objectif premier de l’équipe, c’est de se qualifier pour la coupe d’Afrique, mais on a envie de jouer la coupe du monde 2010. J’ai pris contact avec tous les joueurs. Je remobilise les troupes en vue du match contre la Tanzanie. Joueurs et dirigeants se mettront autour d’une table pour qu’ensemble nous puissions trouver des solutions. Ça va être le début d’une nouvelle année pour nous. Nous avons un match décisif et nous avons envie de gagner avec la manière.

Vous reconnaissez que la victoire est impérative contre la Tanzanie ?

Plus qu’impérative ! On est obligé de gagner ce match par tous les moyens. Et l’on veut gagner cette rencontre avec la manière et reprendre la première place. Le Sénégal est toujours là et il sera là encore pendant longtemps. J’espère qu’on verra un El Hadji Diouf au meilleur de sa forme. Mais je préfère qu’on voie l’équipe nationale au meilleur de sa forme parce que si les autres joueurs sont bons, El Hadji Diouf sera forcément bon. Je vais me battre pour que tout le monde fasse son boulot correctement. Comme ils le font avec leurs clubs.

A quand votre retour à Dakar ?

Je suis en train de me battre pour que l’entraîneur me libère. Je veux bien venir célébrer le grand Magal de Touba. Je suis en train de négocier avec Sam Allardyce. Mais même si je ne suis pas là-bas, je vais célébrer cette date mémorable à ma manière : mes prières et mes pensées. Le grand Magal de Touba représente beaucoup pour moi. Il n’y a pas un seul jour où je me lève sans penser à Serigne Touba et à son Khalif Serigne Saliou Mbacké, «yalla na fi yag te wér». (Que Dieu lui prête longue vie et une excellente santé) !