C’est depuis sa Pologne natale que nous avons joint Henryk Kasperczak, ce samedi dans l’après-midi, tout juste après notre retour à Accra venant de Kumasi. Une aubaine, car l’ancien sélectionneur national des Lions était subitement devenu injoignable depuis sa démission-surprise à la tête de l’Equipe nationale, suite à la défaite (1-3) concédée en match de poule devant l’Angola. Du coup, on avait des raisons de se frotter les mains, car pensant saisir…enfin une opportunité de revenir avec Kasperczak, entre autres questions, sur les vraies raisons de son départ, sur son vécu dans la Tanière et sur sa prochaine destination. Mais les déclarations fracassantes de Henri Camara (dans le magazine Weekend), qui a fusillé à bout portant son ancien coach, sont venues freiner l’élan du Franco-polonais qui, pour avoir, dit-il, été surpris par les propos du «Lapin flingueur» ne s’est pas lâché dans cet entretien. Préférant attendre que la tension baisse. Consultant pour Eurosport pour le reste de la Can, Kasperczak promet de revenir point par point sur les «accusations» portées contre lui par l’attaquant des Lions. Et sur bien d’autres choses encore. Une manière, dit-il, d’éviter toute polémique dans un contexte qui ne s’y prête pas.
Coach, qu’est-ce qui se passe ? Vous êtes subitement devenu difficile à joindre. Vous jouez à cache à cache.
(Eclat de rire).
Comment vous ne m’avez pas encore oublié.
Ah non non ! Je ne me cache pas. C’est sûrement un problème de réseau.
Vous êtes où exactement, en France ou en Pologne ?
Mais vous devez deviner que je suis chez moi en Pologne, car comme je l’avais dit lors de mon dernier point de presse, j’avais vraiment la nostalgie de la famille…
Et principalement votre épouse.
Ah bien sûr. Et c’est normal non ? (rires) Il faut savoir que cela faisait longtemps que je n’avais pas vu mon épouse. L’ambiance familiale me manquait beaucoup. Là je suis bien, elle est à mes côtés et tout le monde est content.
Vous n’avez quand même pas tourné le dos à la Can, en dépit de votre démission à la tête des Lions du Sénégal
Ah non, non ! D’ailleurs, je vous apprends que présentement je suis consultant ici en Pologne pour la chaîne Eurosport. Donc, depuis mon départ du Ghana, je continue à suivre tous les matches.
Vous avez donc vécu l’élimination en direct du Sénégal de cette Can, à l’issue de son nul (1-1) contre l’Afrique du Sud.
Bien sûr !
Et comment avez-vous accueillie cette élimination ?
(D’un ton grave). Ecoutez, vous comprendrez que je ne puisse faire de commentaire par rapport à cette élimination. Mais on aura le temps d’y revenir. Ce ne serait pas élégant de ma part, vu que je viens de démissionner.
Justement à propos de votre démission, vous êtes au courant de la sortie de Henri Camara qui assimile votre attitude à de la lâcheté et de la traîtrise.
(Il marque une pause). Oui, je suis au courant des déclarations de Henri Camara. Je suis aussi au courant de beaucoup d’autres choses qui se sont passées. Vous savez les nouvelles vont vite. Mais vraiment j’aimerais qu’on aborde la question liée aux déclarations de Henri Camara la prochaine fois. Je juge que le moment ne s’y prête pas.
Oui mais quand même ces propos sont assez graves…
Je sais et je le constate comme vous et j’en suis très surpris. Mais moi je ne vais pas polémiquer avec Henri. Je pense que ce n’est pas le moment. C’est trop chaud encore au Sénégal, les gens parlent beaucoup à gauche et à droite, et il ne faut pas en rajouter.
Henri vous reproche, entre autres griefs, de l’avoir mis comme remplaçant. Il dit ne pas comprendre que vous l’ayez mis souvent sur le banc…
Il n’a pas compris mais je vais vous donner les explications plus tard. Je vais répondre point par point aux accusations de Henri. Il faut mieux laisser baisser la tension, après on va en parler largement. Ce n’est pas moi qui dois commencer à parler. Je parlerai, mais au moment opportun. Vraiment n’insistez pas. Il faut me comprendre. Vous me connaissez, je ne fuis jamais le débat. Je le répète, on va parler de long en large de tout ce qui concerne mon passage en Equipe nationale du Sénégal et de tous les autres problèmes que vous voudrez. Mais on se donne un petit délai. Vraiment n’insistez pas.
Votre avenir après la Can ce sera avec l’As Saint-Etienne ?
Pourquoi Saint-Etienne ?
Mais parce que la presse française en a parlé ?
Ecoutez, vraiment je ne sais pas de quoi demain sera fait concernant mon avenir. Mais tout ce que je peux vous dire c’est qu’il n’y a rien d’officiel avec Saint-Etienne. C’est vrai que je vis là-bas mais pour le moment l’équipe a un entraîneur sur place, les structures fonctionnent normalement. Donc je ne vois pas où est le problème.
Mais d’aucuns annoncent que vous devrez occuper le poste de Directeur sportif.
Peut-être que c’est une solution qu’envisagent les dirigeants, et que cela pourrait se faire plus tard. Mais pour l’instant rien ne se passe. Il n’y a rien de concret. Concernant donc mon avenir, rien n’est encore décidé. Sûrement après la Can, les choses vont se préciser. Là, je suis ici avec ma femme et tout se passe bien. Quand les esprits vont se calmer on pourra discuter de tout avec un grand T. (rires).
Quel est votre pronostic pour la finale de la Can ?
Pour la finale je vois d’abord la Côte d’Ivoire, c’est sûr c’est un gros calibre pour ce qu’ils ont montré jusqu’à présent. Comme deuxième finaliste, je cite le Ghana où le Cameroun.
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