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ENTRETIEN AVEC… Pape Fall, ancien défenseur des Lions du football : «La Fédé doit appeler Lamine Ndiaye»

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ENTRETIEN AVEC… Pape Fall, ancien défenseur des Lions du football : «La Fédé doit appeler Lamine Ndiaye»

Même après le match de gala ayant opposé les anciens Lions de 86 aux anciens de l’Om, dimanche dernier, Pape Fall a du mal à se défaire de son image d’ancien «Marseillais», arborant par-dessus son embonpoint un tee-shirt à l’effigie du club phocéen dans les vestiaires du Stade Léopold Senghor. L’ancien très offensif latéral droit de l’Equipe nationale du Sénégal et de la génération à Bocandé, a poussé encore plus la «trahison», jouant lors cette rencontre à but humanitaire dans la sélection des anciens du club français. Mais «Papé», comme l’apostrophe Bruno Germain, a gardé intacts ses réflexes de Lion et son sens patriotique. Il le dit lui-même : «Le football national doit revenir aux anciens de ma génération…» Entre autres choses…

Pape Fall que revêt pour vous ce match de gala (joué dimanche), en hommage aux victimes du Joola, entre les anciens Lions de 86 et les anciens de Marseille, un club où vous avez évolué ?

Avant tout c’était l’occasion de grandes retrouvailles avec les anciens de l’Equipe nationale du Sénégal et ça reste toujours un grand plaisir de revoir les Bocandé, Youm, Amadou Diop etc. Le plus important était d’honorer ce match de Gala à but humanitaire et essayer d’épauler les victimes du bateau Le Joola. Ce drame nous a trouvés loin du pays, mais nous sommes solidaires en tant que Sénégalais et dès que l’occasion se présente, il est normal que nous répondions présents.

Même si là, le public n’a pas trop répondu présent…

C’est dommage encore une fois. Pourtant, le public devait venir en masse et soutenir ce match à but humanitaire. En général, on organise ce genre de rencontre pour récolter de l’argent, et le public devait en être conscient et penser un peu plus aux victimes de ce naufrage. Mais je pense aussi que c’est quelque chose qui n’est pas trop ancré dans nos têtes et, au Sénégal, je crois qu’il faudrait un peu plus sensibiliser les populations sur ça. Tout le monde devrait être touché sur l’attitude à adopter sur ce genre d’initiatives. Et quand tout à l’heure (dimanche), Joseph Antoine Bell m’a demandé ou se trouvait le public, je n’ai su quoi répondre. Cela prouve tout simplement que ce n’est pas normal. Il paraît qu’il y a eu des problèmes entre les organisateurs et la Fédération, mais même ça ce n’est pas normal. Il faut penser à l’intérêt du Sénégal.

Qu’est-ce que ça vous fait aussi de retrouver cette génération des anciens de 86 ?

C’est un énorme plaisir et toujours une grande joie parce qu’on est resté très amis. Un gars comme Youm, je l’ai souvent au téléphone parce que c’est un grand ami, alors que Bocandé je l’avais un peu perdu de vue. Alors là ça fait encore plus envie de se retrouver et je me disais qu’il est temps qu’on implique encore plus les anciens dans le football national. Il est grand temps. Quand je vois tout le potentiel qu’il y a, je ne comprends pas.

On vous a vu jouer avec les anciens de l’Om et non avec les anciens Lions de 86. Etes-vous toujours aussi attaché à Marseille ?

C’est toujours un grand plaisir pour moi de retrouver l’Om ou quelque chose qui s’y rattache. Aujourd’hui (dimanche), donc je me suis proposé de rejouer avec eux puisque des amis comme Antoine Bell, Bruno Germain et Basile Boli me l’ont demandé. Cela m’a fait chaud au cœur alors puisque Marseille c’est mon premier club professionnel. L’Om était venu me chercher au Sénégal au lendemain de Caire 86 et forcément ça vous marque. C’est le club de mon cœur même si je n’ai pas trop duré là-bas (Il est resté 1 an à l’Om).

La faute à quoi ?

Je pense qu’à l’époque l’Om était en reconstruction et amorçait juste sa phase de conquête du football français. Il y avait à l’époque aussi un climat très particulier et qui existe encore là-bas et pour un joueur comme moi qui débarquait du Sénégal, ce n’était pas aussi évident qu’aujourd’hui. Mais ça reste un souvenir enrichissant, la preuve même avec le temps je reste toujours attaché à l’Om. C’est un club qui vous marque à vie.

Que devenez-vous présentement Pape Fall ?

Actuellement, je fais partie de l’Union nationale des footballeurs professionnels de France (Unfp). Nous nous occupons de tous les footballeurs professionnels de Ligue 1, Ligue 2 et de National qui sont au chômage et à la recherche d’un club. Je suis basé actuellement à Rennes et en même temps je suis entraîneur puisque j’ai passé mes diplômes. A la fin de ma carrière, j’étais parti vivre aux Etats-Unis ou j’ai passé cinq ans. Depuis je suis de retour de France et au sein de l’Union des footballeurs, on s’occupe de maintenir en forme les joueurs le temps qu’ils retrouvent un club.

Sinon, quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?

Oh ! Je pense qu’il y en a beaucoup. Mais disons que c’est le fait d’avoir été élu deux fois de suite, aux Can de Caire 86 et d’Alger 90, meilleur latéral d’Afrique. Cela reste une fierté et un grand plaisir avec le recul. Mais je suis fier aussi, quand j’y repense, d’être parti de la Seib de Diourbel, un grand club de l’époque, et d’avoir mené cette carrière. Je profite aussi de l’occasion pour saluer mes parents Baol-baol et militer pour le retour d’un grand club au Baol.

Les Sénégalais aiment encore à reparler de Caire 86 et de la fameuse équipe des Lions. Avec le recul, quelle est votre réflexion sur cette «plaie» encore ouverte ?

Oh ! (rires) J’étais sûr qu’elle reviendrait cette question-là. Mais c’est vrai que c’est quelque chose qui hante toujours les Sénégalais et je me demande même s’ils parviendront à oublier un jour ce flop de Caire 86. Mais je dis toujours que c’était un manque d’expérience et il faut savoir que nous étions restés beaucoup de temps sans participer à une Can. Même nos dirigeants de l’époque manquaient d’expérience. Au Caire 86 quand même, l’on avait une grosse équipe et l’une des meilleures du monde. Je pense qu’à l’époque, on pouvait facilement rivaliser avec les meilleures formations d’Europe.

Quelle est votre opinion par rapport au débat sur le choix du futur coach des Lions ?

Je pense qu’il faut faire confiance aux anciens Lions justement et un gars comme Lamine Ndiaye ferait très bien l’affaire. J’ai vu que la Fédération planche pour un entraîneur étranger, je n’ai rien contre. Mais qu’elle fasse en sorte d’amener quelqu’un de performant pour offrir un palmarès au football sénégalais, sinon ça ne servirait à rien. Il faut éviter d’engager un coach étranger qui viendrait une fois de plus nous piquer nos sous et s’en aller. Je parlais aussi de Lamine Ndiaye qui a fait ses preuves ailleurs (au Cameroun, avec le Coton Sport de Garoua) et qui, au niveau salarial, ne demanderait pas autant que les étrangers. C’est à la Fédération de football d’en profiter et d’appeler Lamine pour le concerner.

Cela nous ramène aussi au débat concernant l’implication des anciens dans le football sénégalais….

Je peux vous dire sincèrement que tous les anciens de ma génération rêvent de revenir un jour au pays et de s’impliquer dans le football local. Il n’y a rien de plus valorisant pour un ancien international. Mais pour en arriver là il faut bien sûr que les dirigeants Sénégalais viennent vers nous et nous proposent quelque chose de concret. Beaucoup de notre génération vivent aujourd’hui en France parce que tout simplement ils n’ont pas trouvé mieux au pays et qu’il faut bien s’occuper après la fin de carrière. Moi, j’ai tous mes diplômes d’entraîneur et je peux bien être utile au football sénégalais, mais on ne sent pas encore une volonté des dirigeants de nous impliquer vraiment.

Est-ce qu’il ne serait pas plus facile de vous impliquer de vous-mêmes ?

Personnellement, ça ne poserait pas de problème puisque j’ai passé mes diplômes d’entraîneur en pensant surtout à mon pays. Notre position est claire et nous savons tous ce que nous devons rendre au Sénégal et à l’Equipe nationale qui nous a permis de réussir nos carrières et de défendre l’image du Sénégal sur tous les terrains du monde. Mais le problème, c’est qu’on a des familles, une femme et des enfants à nourrir et par rapport à ça on ne peut revenir ici pour le plaisir de revenir, pour ne rien faire. Et c’est pour ça que les dirigeants doivent venir vers nous et nous faire de bonnes propositions. Si l’on sent vraiment qu’il y a des projets concrets et que les gens sont prêts à nous accueillir, alors nous reviendrons.

 



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