INTER SAISON DE LUTTE : Le Cng se penche sur les « Quatre appuis »

L’arène a refermé ses portes. Mais au CNG chargé de gérer la lutte, on va vers des vacances studieuses. Et au nombre des dossiers qui seront étudiés durant l’intersaison, figurera en bonne place la question des 4 appuis. La révélation est de M. Cheikh T. Ndiaye, vice président du CNG qui jette un premier coup d’œil rétrospectif sur la saison écoulée.

Au moment où dans les écuries et autres écoles de lutte, on observe un repos bien mérité et que les grasses matinées rythment la vie des compétiteurs et techniciens, au CNG de lutte on a opté pour des vacances studieuses. Selon M. Cheikh Tidiane Ndiaye, vice-président de cette structure chargée de gérer lutte, « les deux mois à venir seront mis à profit pour continuer la réflexion ». Dans les détails, « durant le ramadan, tous les lundis et samedis, nous nous réunirons à notre siège pour faire le toilettage des règlements et textes. La commission dirigée par le Pr Raymond Diouf réfléchira également sur la lutte sans frappe. Nous serons donc en conclave pour réfléchir sur tous les aspects qui intéressent la lutte afin de mieux préparer la saison prochaine », a déclaré M. Ndiaye.

Pour l’heure, il est prématuré de faire un bilan exhaustif de la saison de lutte 2008-2009 simplement parce que les documents de base ne sont pas encore disponibles. Il en est ainsi, selon le vice-président du CNG, des rapports rédigés par les Commissions Règlements et Discipline, Organisation, Lutte sans frappe et les CRG (Comité régionaux chargés de la gestion de la Lutte). C’est sur la base de tout cela que le CNG pourra établir un bilan dont la primeur sera réservée à la tutelle. Néanmoins, M. Cheikh Tidiane Ndiaye s’est dit « assez satisfait de ce qu’il nous a été donné de voir et de vivre. La saison a été pleine aussi bien en lutte avec frappe qu’en lutte simple ».

Lutte avec frappe : la décentralisation à l’honneur

Pour cette forme de lutte, le CNG tresse des lauriers aux promoteurs qui, selon M. Ndiaye, « ont réalisé de grosses performances. Tous les samedis et dimanches étaient meublés par les promoteurs. Cependant, ce qui m’a le plus frappé, c’est la décentralisation dont les plus grands bénéficiaires ont été les amateurs des régions de l’intérieur qui ont eu l’occasion et l’opportunité de communier directement avec leurs idoles ». C’est là un grand élan de générosité de la part de ces serviteurs de la lutte épaulés, il est vrai, par leurs sponsors. Ainsi, de grands galas ont été organisés dans des capitales régionales comme Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor, Thiès, Louga et St-Louis au grand bonheur des nombreux amateurs de ces régions qui ne vivaient leur passion qu’à travers le petit écran.

Lutte sans frappe : l’apothéose à Louga

Le vice-président du CNG a fait sien l’adage qui dit qu’ « excès de bien ne nuit point » pour exprimer sa satisfaction à propos de la lutte sans frappe. Selon lui, « les arènes Adrien Senghor de Grand-Yoff et le terrain Gaal Gui de Khar Yala sont sollicités tous les week-ends par des promoteurs qui y organisent des tournois de lutte simple. On peut également parler de la région de Fatick où chaque week-end, un village organise une compétition qui attire de grands champions. Si l’on prend tout cela en considération, on peut dire que cela a été une saison pleine », a-t-il relevé. Cependant, a-t-il tenu à marteler avec force, « l’apothéose a été la 13e édition du Drapeau du chef de l’Etat qui s’est tenue à Louga du 26 au 28 juillet dernier. Ce championnat national de lutte simple a révélé des talents cachés à l’image de Fodé Sarr et Djbril Ndong, tous de Fatick, respectivement, vainqueur du Drapeau du chef de l’Etat et celui de la catégorie des légers. On ne peut également occulter le 2e Tournoi de Dakar de la CEDEAO ... ».

Encore les « 4 appuis » .....

Concernant les « 4 appuis », M. Cheikh T. Ndiaye s’est voulu formel : « Ce débat a été posé, il y a deux ans, par la presse suite au combat Ousmane Diouf-Coly Faye, au stade Iba Mar Diop, juste après le 8e championnat d’Afrique de lutte africaine remporté par le Sénégal. Tous ceux qui avaient assisté à ce combat avaient dénoncé ce point du règlement portant effectivement sur les 4 appuis qui, à cette époque, n’étaient pas considérés comme une chute », a déclaré le vice-président du CNG. « Ce jour-là, on avait tout vu sauf de la lutte. Ce n’était pas beau à voir », a-t-il relevé. Toutefois, « étant donné qu’on était en milieu de saison, il était quasiment impossible de dégager une position définitive ». Le CNG a donc mis à profit l’intersaison pour susciter la réflexion. Ainsi, toutes les composantes de la lutte s’étaient prononcées. En conclusion, tout le monde a opté pour la suppression des 4 appuis considérés désormais comme une chute. Le CNG n’a fait qu’entériner la mesure. « Si deux ans après, le débat sur ce point de règlement défraie encore la chronique parce qu’il y a eu deux grands combats sanctionnés par une chute sur 4 appuis, il y a vraiment de quoi se poser des questions », se désole M. Ndiaye. Par souci d’équité et pour mettre tout le monde à contribution, le CNG « va demander aux différentes composantes de la lutte de lui envoyer un rapport sous la forme de suggestions portant aussi bien sur les « 4 appuis » que sur tout autre point qui contribuera à davantage moraliser, humaniser, organiser et développer la lutte. Après avoir étudié tous ces rapports, nous allons organiser une journée d’études. Si la majorité plaide pour une suppression des 4 appuis, rien ne s’opposera dès lors à ce que le CNG révise sa position », conclut-il.