Les « Lions » face à l’histoire

Port Said - Les « Lions » du Sénégal ont rejoint hier leur nouvelle base du Caire où ils affronteront demain l’Egypte pays organisateur en 1/2 finales de cette 25e coupe d’Afrique des nations de football. Mais coïncidence ou coup du sort, en tout cas le Sénégal nous a habitué maintenant à un affrontement avec le pays organisateur dans les phases finales de coupe d’Afrique des nations de football. En tout cas, depuis celle de 2000 au Nigeria, cette tendance continue à s’affirmer au fil des compétitions et toujours aussi, c’est le pays qui se qualifie au finish, après un duel épique et plein de suspense.

Pour mémoire on rappellera les 1/4 de finales de Suruléré en 2000 et qui mettaient aux prises les « Super Eagles » du Nigeria et les « Lions » du Sénégal. Un match de haute facture, plein de rebondissements et au cours duquel on aura vu des « Lions » héroïques pendant 85 minutes, grâce a un but de Khalilou Fadiga, avant de baisser pavillon dans les cinq dernières minutes sur les coups de boutoirs de Julius Hagahowa qui transpercera par deux fois les buts de Oumar Diallo.

Quatre années plus tard, même scénario avec Tunis 2004 où les « Lions » affrontaient en 1/4 de finales les « Aigles de Carthage » de Tunisie dans le brouillard de Rades ; là également un combat épique sera mené par Pape Malick Diop et ses camarades face à la horde tunisienne conduite par Riadh Bouazizi et Mnahri ; c’est ce dernier d’ailleurs qui anéantira les espoirs sénégalais d’arriver en 1/2 finales.

Dans les éliminatoires combinées de la coupe d’Afrique des nations et de la coupe du monde 2006, ils étaient favoris de leur groupe ; mais à l’arrivée, ils resteront sur le carreau par le fait d’une surprenante équipe du Togo qui arrachera le ticket mondial. Ferdinand Coly et ses camarades se contenteront alors de la phase finale de la coupe d’Afrique des nations qui se dispute présentement en Egypte. Et pour parler justement de ce pays, que le Sénégal va rencontrer demain en 1/2 finales, disons que ce sera tout simplement des retrouvailles, une longue histoire de coupe d’Afrique des nations puisque ce sera la quatrième fois que les chemins des « Pharaons » et des « Lions » se croiseront.

Et l’avantage pour le moment est en faveur du Sénégal qui, au cours des trois dernières confrontations, s’est imposé deux fois ; d’abord lors de Caire 86 avec le retour sur la scène continentale du football sénégalais. Après près de 20 ans d’absence, la bande à Jules Bocandé et Cheikh Seck donnait une douche froide à tout un peuple en venant à bout de l’Egypte, pays hôte, conduite par les Magdi Abdelgani et Ali Abugreisha et autres Ashan Chehata. Le but de Thierno Youm, sur une tête magistrale, avait fini de sonner le glas des ambitions égyptiennes de bien débuter cette compétition. Mais le Sénégal n’ira pas loin sur son parcours puisque sorti dès le premier tour malgré ses deux victoires face à l’Egypte et au Mozambique et une seule défaite contre la Cote d’Ivoire. L’avantage au goal différence ayant été favorable a la Cote d’Ivoire qui se qualifiait ainsi en compagnie de l’Egypte.

Ce fut la plus grande désillusion que connut le football sénégalais avec sa génération de footballeurs talentueux. Mais seize ans plus tard et quelques participations aux coupes d’Afrique comme celles de 1990 (Algérie), 1992 (Sénégal), 1994 (Tunisie), 2000 (Nigeria/Ghana), les « Lions » retrouvaient les

« Pharaons » sur leur chemin à l’occasion de la Can 2002 au Mali. Une autre nouvelle génération de jeunes footballeurs doués et très talentueux qui a tout balayé sur son passage aussi bien dans les éliminatoires de la Can que du mondial 2002. Là également, un but de Lamine Diatta aura suffi au Sénégal pour dompter d’entrée l’Egypte et caracoler ensuite en tête de poule jusqu’à la finale mémorable contre le Cameroun.

De cette formation qui avait battu l’Egypte à Bamako, Tony Sylva, Lamine Diatta, Ferdinand Coly, Amdy Faye, Henri Camara, Souleymane Camara, Pape Bouba Diop, Elhadj Ousseynou Diouf et Omar Daf sont encore présents dans les rangs des « Lions ». Et que reste-t-il de la formation égyptienne ? Sinon le vétéran

Hossam Hassan et quelques autres anonymes. Dans l’entourage des « Lions », on estime tout simplement que l’équipe est entrain de monter en puissance ; en somme qu’elle a atteint sa vitesse de croisière. La preuve est venue de cette explication avec le voisin guinéen leader de son groupe a l’issue du premier tour avec trois victoires en autant de sorties. Demain c’est cette équipe des « Lions » retrouvée qui ira à l’assaut de la forteresse égyptienne avec la ferme intention de décrocher le billet de la finale.

Des « Pharaons » qui, cependant, veulent rester maîtres chez eux et qui auront l’appui total et inconditionnel de leur public. L’obstacle est donc de taille, puisqu’il s’agira de bouter hors de la competition et avant terme le pays organisateur.