LUTTE-YÉKINI-BALLA BEYE 2 DEMAIN DIMANCHE AU STADE DEMBA DIOP: Yékini doit une revanche à l’arène

Demain dimanche, l’arène sénégalaise prend date avec la grande affiche qui oppose Yakhya Diop Yékini de l’écurie Ndakarou à Balla Bèye n°2 de l’écurie Haal Pulaar. Un combat inscrit au box-office des combats de la saison et convoité par plus d’un promoteur a été rendu possible par le promoteur Mbourois Luc Nicolaï qui a affolé les compteurs de l’arène en mettant sur la table un cachet de 200 millions aux deux lutteurs. Ce qui n’était jamais arrivé dans l’histoire de l’arène. Le face à face entre Yakhya Diop Yékini de l’écurie Ndakarou et son challenger Balla Bèye n°2 de l’écurie Hal Pulaar est cependant à la mesure de ce cachet-record puisqu’ils comptent actuellement parmi les plus côtés à la bourse des valeurs de l’arène.

C’est dire que l’heure de vérité a donc sonné pour ces deux lutteurs qui, on le rappelle, se sont déjà frottés un certain 1er janvier 2002 au stade Iba Mar Diop. Demain, dimanche, dans l’enceinte synthétique du stade Demba Diop, ce face à face sera d’un autre tonneau. Pour la simple raison que les deux acteurs ont pris de l’envergure dans l’arène, même si du point de la morphologie et du palmarès, le chef de file de l’écurie Ndakarou reste inégalable. Âgé de 35 ans, Balla Bèye n° 2 peut cependant valablement se prévaloir de ses 15 victoires et non des moindres. Avec ses 1,79 m et ses 98 kg, il est considéré comme l’un des plus téméraires de sa génération.

Balla Bèye 2 aussi…

Même s’il ne se départit pas de ce style hérité sûrement de son homonyme de lutteur Balla Bèye n°1, le Pikinois est resté égal à lui-même avec toujours cette propension à intimider ou à déstabiliser ses adversaires. Au point de faire des émules chez les lutteurs de la jeune garde. « Balla Bèye n°2 est un vrai lion qui peut même aspirer à porter un jour le titre de Roi des arènes ». Yékini dixit. Le « Roi des arènes’ sait en effet, de quoi il retourne pour avoir croisé le chemin du Pikinois et vérifié son intrépidité le 1er janvier 2002. Pour dire que le champion de Pikine déjà battu par le même Yékini a l’occasion de rétablir cette fois l’équilibre et de s’offrir une revanche. Les succès remportés sur Balla Gaye, Zale Lô, Boy Kaïré, Dame Soughère, Lac de Guiers, Ibou Diop, attestent également de ce style déménageur du chef de file de l’écurie Hal Pulaar. Cette manière de conduire ses combats l’a en revanche souvent desservi si on en juge les quatre revers essuyés devant Khadim Ndiaye (2 fois), le même Yékini et Moustapha Guèye. Après avoir pris une année sabbatique en 2005 suite au décès du chanteur Ndongo Lô, son retour avec sa nouvelle écurie Haal Pulaar s’est ainsi inscrit sur le signe de la maturité.

« Par rapport à ses débuts, on a découvert un Balla Bèye n°2 plus mûr. Avec le développement de la lutte, il est devenu plus organisé dans sa stratégie de lutte. C’est aussi un lutteur accompli et qui ne nourrit aucun complexe vis-à-vis ses adversaires », apprécie Me Habib Guèye, ancien championnat d’Afrique de judo et spécialiste de la lutte. Sa fougue débridée laissera en effet place à une stratégie qui varie en fonction de ses adversaires. Après la ruse déployée sur le poids léger Mbaye Diouf de l’écurie Force Tranquille, au début de saison 2006, il réalisera son fait d’arme le 16 avril 2006 au stade Maniang Soumaré de Thiès. À la surprise générale, il va terrasser le Mbourois Serigne Dia Bombardier. « Si un mi-lourd et un mastodonte se rencontre. Dans le domaine des arts martiaux, le poids compte beaucoup. Avec sa taille et son poids, Yékini n’aura cependant pas beaucoup de difficulté à accrocher un adversaire moins loti. Balla Bèye n°2 ne manque pas cependant d’atout qui lui permettrait de venir à bout d’un adversaire comme Yékini. Il a déjà croisé son adversaire Yékini dans un combat dans lequel il avait reçu beaucoup de coups. Cette fois ci, il tentera d’éviter d’abord les coups et s’exposer en ne donnant pas sa main à Yékini. Je pense qu’aujourd’hui, il est plus averti et bénéficie d’un bon encadrement. Maintenant, la grande question est de savoir si Balla Bèye 2 va passer à l’attaque ou attendre une attaque de son adversaire pour apporter la réplique adéquate. Ce sera la clé du combat », analyse le technicien de judo. Quoi qu’il en soit, la tâche ne sera pas aisée devant Yékini. Pour la simple raison que l’actuel « Roi des arènes » est resté dix ans sans essuyer le moindre revers`et force le respect. Leader de l’écurie Ndakarou, Yékini est désormais le maître inconstatable de l’arène. Ses statistiques aussi bien sur le plan national qu’international sont assez éloquents et lui donne une fois de plus la faveur des pronostics. Après avoir délogé Mohamed Ndao Tyson, tous les lutteurs susceptibles de contester sa suprématie sont passés à la moulinette de l’enfant de Bassoul entre 1997 et 2006.

Après sa chasse infructueuse sur les terres du Tigre de Fass et son non-combat du 31 juillet dernier, il reste ainsi fortement marqué et veut rebondir en signer son 15e victoire qui lui permettrait sans conteste de poursuivre son saga « Depuis son irruption dans l’arène et son dernier combat en lutte avec frappe, j’ai tout de suite décelé ses énormes potentialités. Il a mené des combats très difficiles. Kadd gui, Pouye 2, L’un de ses plus durs combats a certainement été mené contre Baye Fall. Ce dernier lui a donné des coups, mais la technique avait fini par faire la différence. Yékini est un lutteur accompli, mûr et n’a pas encore exploité toutes ses potentialités. C’est un lutteur qui ne triche pas. C’est un lutteur très concentré dans ses combats. Son mérite a été d’avoir préserver son invincibilité dans l’environnement dakarois réputé hostile au lutteur issu de la lutte sans frappe. Mais il faut reconnaître que Yékini a su qu’il pouvait bénéficier d’un très bon encadrement au sein de l’écurie Ndakarou. Ceci en contact avec des grands championnats de la trempe d’Amadou Katy Diop, Youssou Diène ou encore Mbaye Cissé sans compter de son manager Mbaye Diagne », témoigne Me Habib Guèye.