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Mamadou Niang : “ J’ai décidé de ne plus répondre à l’appel de la sélection tant que…“

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Mamadou Niang : “ J’ai décidé de ne plus répondre à l’appel de la sélection tant que…“

Considéré comme l’un des meilleurs attaquants de la Ligue 1, l’attaquant sénégalais de l’Olympique de Marseille, Mamadou Niang, aurait pu constituer un réel danger pour l’Algérie lors du match prévu contre le Sénégal dans le cadre des doubles éliminatoires pour la Can-2010 et le Mondial-2010. Or, il ne participera pas à ce match à cause de divergences avec les responsables de la Fédération sénégalaise de football. Il est le premier à le regretter puisqu’il compte de nombreux amis parmi les internationaux algériens évoluant en France. Avec gentillesse et disponibilité, il nous a reçu dans la salle de détente attenante au vestiaire de la Commanderie, le centre d’entraînement de l’OM.

Avant tout, un mot sur votre saison impressionnante à l’Olympique de Marseille où vous êtes à la fois buteur, passeur décisif et animateur du front de l’attaque…

Certes, on dit que j’accomplis une bonne saison, mais je ne suis pas tout à fait satisfait car la saison de l’OM n’est pas conforme à nos espérances de départ et à notre potentiel. J’aurais aimé que nous gagnions un titre et, là, j’aurais été comblé. Donc, je suis satisfait, mais ma satisfaction est relative.

Il paraît que vous n’allez pas participer au match Sénégal-Algérie comptant pour les doubles éliminatoires pour la Can-2010 et le Mondial-2010. Auriez-vous donc décidé de prendre votre retraite internationale ?

Non, ce n’est pas tout à fait cela. Disons que, après la Can-2008, j’ai décidé de prendre du recul par rapport à la sélection, le temps d’y voir plus clair. J’ai vu au Ghana des choses qui ne m’ont pas plu du tout et que je ne cautionne pas. L’équipe nationale est une cause sacrée et on ne doit pas s’amuser avec. Donc, j’ai décidé de ne plus répondre à l’appel de la sélection tant que je n’aurai pas discuté avec les dirigeants de la Fédération sénégalaise de football et avec le sélectionneur.

Est-ce des problèmes avec vos partenaires ?

Il s’agit de problèmes liés à la gestion de la sélection. Je n’ai pas encore digéré notre débâcle à la Can et il est temps de se pencher sérieusement sur la sélection pour s’attaquer aux vrais problèmes. Et puis, mon retrait permettra peut-être l’émergence de jeunes qui, sans doute, se donneront à fond puisque, selon certains, je triche sur le terrain… Lorsque j’aurais éclairci les choses avec les dirigeants, peut-être que je reviendrai. Ce n’est pas un retrait définitif. C’est un recul que je prends, le temps que les choses se décantent.

Y a-t-il des chances que vous régliez votre problème avec la Fédération sénégalaise à temps pour prendre part au premier match contre l’Algérie à Dakar ?

Je ne le crois pas. Je n’ai participé à aucun regroupement depuis la Can-2008 et je ne peux pas être retenu sans préparation. Donc, si je reviens, ce sera après ce match.

Vous manquerez donc ce match où l’adversaire renferme des amis à vous…

En vérité, cela m’a embêté que le Sénégal et l’Algérie soient tombés dans le même groupe. Franchement et sincèrement, j’aurais souhaité que ces deux pays se qualifient tous deux pour la Can, au moins pour la Can (c’est possible, si l’un des deux finit premier de sa poule et l’autre termine parmi les 8 meilleurs deuxièmes sur les 12 poules, ndlr). Le tirage au sort les a mis dans la même poule et il faudra faire avec.

Sincèrement, auriez-vous aimé participer à ce match et affronter les Algériens ?

Oui, car j’ai des amis qui sont comme des frères au sein de la sélection algérienne : Karim (Ziani), Salim (Arrache), Rafik (Saïfi), Mehdi (Meniri)… J’aurais aimé les accueillir à Dakar et leur faire découvrir mon pays, puis aller découvrir l’Algérie avec eux et jouer à Alger ou dans une autre ville. C’est bien à Alger qu’aura lieu le match ?

Oui. Algérie-Sénégal est prévu à Alger.

Voilà. J’aurais aimé y être. Cela aurait été un honneur et un bonheur pour moi. Mais, comme je vous l’ai dit plus haut, cela m’embête vraiment que le Sénégal et l’Algérie évoluent dans la même poule. J’aurais tant aimé qu’ils ne se rencontrent pas à ce stade des éliminatoires afin que l’un n’élimine pas l’autre.

Vos relations privilégiées avec les Algériens sont-elles dues au fait que vous en avez croisé 6 en 2002 à Troyes (Bradja, Meniri, Ziani, Saïfi, Ghazi et Akrour, ndlr) ?

Comment peut-il en être autrement ? C’est à Troyes que je les ai découverts et appréciés. Lorsque j’ai intégré le groupe professionnel, Rafik Saïfi m’avait pris sous son aile et m’a beaucoup aidé à m’intégrer. Je n’oublierai pas également les conseils précieux que me prodiguait Farid Ghazi, qui évoluait au même poste que moi. Alors, lorsque Karim (Ziani, ndlr) a intégré le groupe professionnel de Troyes, j’en ai fait de même en facilitant son intégration et son adaptation. C’est comme ça qu’est née une amitié sincère avec les joueurs algériens. Aujourd’hui, je les considère comme des frères. Aujourd’hui, Karim joue avec moi et je le considère comme un membre de ma famille.

On a remarqué que, depuis plusieurs années, à chaque fois que vous croisez Rafik Saïfi dans un match, vous passez plusieurs minutes à discuter avec lui…

C’est vrai, mais pas seulement pendant les matches. Je l’appelle souvent et il en fait de même également. Nous n’avons jamais perdu contact depuis que nous étions à Troyes. C’est quelqu’un de bien.

En parlant de Saïfi, il est en train d’accomplir certainement sa meilleure saison en 9 ans de présence en France. Ne trouvez-vous pas dommage qu’il ait explosé si tard ? Peut-être aurait-il dû venir en France deux ou trois années plus tôt ?

Non, je ne suis pas d’accord avec ce constat. Rafik est victime de préjugés selon lesquelles il est trop individualiste et il a traîné cette réputation durant de longues années. Pourtant, les équipes ont besoin de tels joueurs, techniques et fantaisistes, car ils peuvent être efficaces tout en faisant le spectacle. Pour moi, Saïfi a toujours été performant. Il a été juste victime du regard des autres.

Quelles sont, selon vous, les forces et les faiblesses de la sélection du Sénégal ?

Elle a beaucoup de forces notamment ses nombreuses individualités, mais ses faiblesses découlent de la mauvaise exploitation de ces individualités. Il y a de très bons joueurs, mais pas de collectif.

Est-ce dû à un excès d’individualisme des joueurs ou est-ce un problème de coaching ?

Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un problème de coaching. Disons que les joueurs doivent comprendre que le football est un sport collectif et qu’il se joue à onze. Chacun doit faire preuve d’engagement et d’abnégation pour servir l’équipe.

Si vous participiez au match contre l’Algérie, probablement en tant que capitaine d’équipe, comment auriez-vous motivé vos coéquipiers ?

Etre capitaine d’équipe ne veut rien dire. Nous sommes censés être tous professionnels et il n’est pas besoin que l’un de nous parle aux autres pour savoir ce qu’il faut faire sur le terrain. Nous défendons les couleurs d’un pays, le Sénégal, et je crois que c’est une motivation suffisante pour tout Sénégalais qui aime son pays. Il faut mettre tous nos problèmes de côté et ne songer qu’à l’intérêt suprême du pays en jouant à fond pour donner du bonheur au peuple et honorer le pays.

Comment, selon vous, contrer l’Algérie sur le terrain ?

Les Algériens, tout comme les Tunisiens et les Marocains, sont vifs et techniques. Je pense qu’il ne faudra pas les laisser prendre le jeu à leur compte et imposer leur rythme. Il faut les faire douter et les empêcher de construire leur jeu. Donc, les Sénégalais doivent être forts physiquement et vigilants techniquement.

Avez-vous un mot à adresser à vos amis footballeurs algériens et au public sportif algérien en général à travers notre journal ?

Je dirai à mes amis algériens que je les aurais rencontrés avec plaisir, même si j’aurais souhaité que Algériens et Sénégalais se qualifient en même temps. Cela dit, ils trouveront à Dakar une équipe coriace qui ne se laissera pas faire. Au Sénégal, il n’y a rien à espérer (sourire). Quant au public algérien, je lui transmets mes salutations et les marques de mon respect.

Le drapeau algérien à la main

En l’honneur du match entre le Sénégal et l’Algérie, on a apporté à Mamadou Niang les emblèmes nationaux des deux pays. A la question « Quel drapeau aimerez-vous tenir pour la photo souvenir ? », l’attaquant sénégalais a répondu : « Celui de l’Algérie, pourquoi pas ? » Et c’est ce qu’il fit, démontrant que, réellement et sans démagogie, il se sent proche de l’Algérie de par les nombreux amis qu’il compte dans notre pays.

Des divergences avec sa fédération

A l’issue de la Can-2008, qui avait vu le Sénégal se faire éliminer piteusement au premier tour, Mamadou Niang et Habib Beye avaient annoncé qu’ils se retiraient de la sélection. Même s’ils se sont refusés à étaler dans les médias les motivations exactes de leur décision, il était clair qu’ils remettaient en question la façon dont la sélection était gérée. En sus du comportement indiscipliné et les sautes d’humeur de certains joueurs, notamment El hadji Diouf, le problème récurrent des primes et des lacunes dans l’intendance ont plombé l’atmosphère. Cela dit, il n’est pas dit que ces deux joueurs, importants pour la sélection, ne reviendront pas à de meilleurs sentiments.

Le grand frère de Ziani

Comme révélé par Mamadou Niang dans l’entretien qu’il nous a accordé, le Sénégalais avait aidé Karim Ziani à s’intégrer à Troyes à sa promotion dans le groupe professionnel du groupe, car il le considère comme un membre de sa famille. De même, lorsque l’international algérien était arrivé à l’OM l’été dernier, Niang avait continué son rôle de grand frère en facilitant son intégration. Après la prise de bec entre Ziani et l’entraîneur Eric Gerets le 19 mars dernier, il était allé voir ce dernier pour lui expliquer que Karim avait certes été maladroit dans sa démarche, mais qu’il le connaît depuis assez longtemps pour savoir que ce c’est un garçon sans histoires et que, s’il s’était emporté, c’était parce que c’est un gagneur qui veut jouer et se donner à fond pour aider l’équipe. Ce témoignage de Niang, qui jouit d’un grand respect auprès de ses coéquipiers, de la direction de l’OM et du staff technique, a joué dans le fait que la sanction infligée à Ziani (dix jours de mise à pied) ait été plutôt clémente.

(lebuteur.com)

Exergues :

“Le Sénégal a de très bons joueurs, mais pas de collectif“

“Je ne jouerai pas contre l’Algérie“

“J’ai vu au Ghana des choses qui ne m’ont pas plu du tout et que je ne cautionne pas“



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