MANGA 2, (Roi des Arènes de 1980-1990) : « L’arène n’a plus le droit de revenir en arrière... »

La lutte lui a tout donné : la notoriété et le bien-être social. Pour un juste retour d’ascenseur, il s’est juré de s’investir à fond pour permettre à cette discipline de poursuivre sa fulgurante ascension. Encadreur d’école de lutte, promoteur et tout récemment, président de la Commission sportive de l’Association Ndef Leng, voila les trois casquettes de Manga 2 dans cette croisade.

Le CNG de lutte a démarré la saison 2007-2008 avec un tournoi de lutte sans frappe. Que vous inspire ce choix ?

Je suis à la fois satisfait et comblé de joie par ce tournoi parce que c’est mon poulain, Mamady Ndiaye qui a remporté le drapeau. Donc, c’est une première. On ouvre la saison par cette compétition, mon école de lutte y participe et gagne le trophée. C’est déjà quelque chose. C’est pourquoi je remercie le Bon Dieu ainsi que le nombreux public qui y a assisté.

Après une riche carrière en tant que pratiquant, vous avez ouvert une école de lutte. Qu’est-ce qui explique votre démarche et quel en est l’objectif ?

L’école de lutte est une structure qui sert à éduquer et former de futurs champions à l’image de Mamady Ndiaye qui vient de remporter le trophée mis en jeu par le CNG. Nous comptons également l’initier à la lutte avec frappe. Pour être tout à fait complet, disons que nous préparons nos poulains à toutes les formes de lutte pratiquées au Sénégal, olympique, gréco-romaine, avec frappe et simple.

Quels sont les critères à remplir pour être pensionnaire de l’Ecole de Lutte Manga 2

Il faut d’abord constituer un dossier comprenant une copie de la carte nationale d’identité, un certificat médical de visite - contre-visite et quatre photos. La seconde phase consiste à remettre à l’aspirant une copie du règlement régissant l’école, à charge pour lui de le soumettre à sa famille pour étude. Dès lors, la dernière décision lui revient. S’il pense pouvoir se conformer audit règlement, alors les portes de l’école lui sont ouvertes.

Quel est l’âge requis pour fréquenter votre Ecole ?

Nous avons toutes les catégories d’âge ; depuis les minimes jusqu’aux seniors.

Le CNG de lutte a pris de nouvelles mesures tendant à davantage humaniser, moraliser la lutte avec l’interdiction des photos de guides religieux et leaders politiques, le port obligatoire du "nguimb" traditionnel, l’interdiction des tenues para-militaires, mais surtout les "4 appuis" . Que pensez-vous de cette démarche ?

Je suis parfaitement d’accord avec le CNG. Je pense que nous n’avons plus le droit de revenir en arrière et je suis d’avis que le monde de la lutte partage le souci de cette structure qui gère la lutte.

Vous étiez pourtant contre le port du protège-dents....

En effet, je ne suis pas tellement pour. Cependant, je m’en tiendrais aux conseils et points de vue des médecins qui ont leur mot à dire.

La dernière saison a connu un succès éclatant. Pensez-vous qu’il en sera de même cette année ?

Je le pense bien. Parce que déjà nous avons commencé avec ce tournoi. En âme et conscience, je pense que cette saison sera plus éclatante que la précédente. Je n’en veux pour preuve que l’engouement qu’ont suscité les deux tournois de lutte sans frappe organisés par le CNG et Ndef Leng, mais également la journée de Mouniang Production qui a permis à l’écurie Pikine Mbollo, grâce à Tonnerre, de démarrer sa saison avec une victoire face à Katy 2 de Khar Yalla.

Les mini-championnats ont été l’innovation majeure de la dernière saison, en ce qu’ils ont permis à plusieurs espoirs de se faire connaître et à d’autres de confirmer. Comment trouvez-vous cette initiative ?

Elle est très louable et gagnerait à être pérennisée. Il faut féliciter les concepteurs, notamment les promoteurs qui ont accepté d’investir dans cette forme de compétition qui a gagné l’adhésion du public.

Les lutteurs sérères sont de plus en plus fréquents en lutte avec frappe. Que leur conseillez-vous ?

Les écoles de lutte sont l’endroit indiqué pour s’initier à cette forme de lutte. Heureusement, ils l’ont bien compris et beaucoup d’entre eux fréquentent ces structures où ils sont encadrés par des techniciens qui leur apprennent les rudiments de la lutte avec frappe.

Vous portez également la casquette de promoteur de lutte. Quelles sont vos ambitions pour la présente saison ?

Cette saison, j’ai l’ambition d’organiser des galas de lutte avec frappe et des tournois de lutte simple ; mais également de faire la promotion de mes poulains en lutte avec frappe, pour mesurer leur degré de progression dans cette voie. Ainsi, nous avons ciblé certains d’entre eux et nous en sommes à la phase de recherches d’adversaires pour leur décrocher des combats.

Les promoteurs ont profité de la journée d’informations organisée par le CNG le 27 octobre dernier au stade Léopold Sédar Senghor pour dénoncer le prix élevé de la location des stades lors des mini-championnats et autres galas. Quelle est votre position ?

Je m’en tiens aux promesses faites par le ministre des Sports, M. Issa Mbaye Samb qui s’est engagé à accompagner la lutte et nul doute que ce problème trouvera une solution heureuse.