PAPE PATHE DIOUF ET MAME BIRAME DIOUF - Ces Sénégalais anonymes qui brillent en Norvège

Les rideaux sont tombés sur le championnat norvégien. C’est l’heure des décomptes. Et les Sénégalais de Molde, Mame Birame Diouf et Pape Pathé Diouf s’en donnent à cœur joie. Ils se tressent des lauriers et clament tout haut leur célébrité en Norvège. Le duo sénégalais de Molde totalise 16 buts.

Pape Pathé Diouf et Mame Birame Diouf. Ces deux noms, qui ne disent pas grand-chose au public sénégalais, ne demeurent pas moins célèbres en Norvège. «Nous sommes de véritables stars ici parce que nous sommes sur tous les bons coups. Nous sommes les symboles de la réussite du club Molde», reconnaît Mame Birame Diouf. Lequel comptabilise avec son compatriote «16 buts dont 6 pour Pape Pathé Diouf». Ce dernier joue milieu excentré alors que l’autre est sur le front de l’attaque. «Avec beaucoup de réussite, précise-t-il. J’ai marqué 10 buts en peu de matches joués. J’ai récolté beaucoup de cartons jaunes et cela s’accompagne souvent de blessures. N’empêche, je suis le meilleur buteur du club. Quand je suis en bonne santé, je ne discute la place de titulaire avec personne. Pathé et moi nous sommes les piliers de l’équipe et les principaux artisans des victoires de l’équipe, modestie à part», se glorifie Mame Birame Diouf. Qui tire «un bilan positif» de la saison arrivée à terme en Norvège «depuis le 4 novembre. Nous avions débuté en fin mars. Nous avions eu en juillet un mois de trêve. Nous avons trouvé l’équipe en deuxième division et nous avons réussi à la faire monter en première division». À en croire Pape Pathé Diouf, «Contrairement à ce que pense beaucoup de Sénégalais, le niveau du championnat norvégien est bon. Le jeu est très physique et techniquement aussi les joueurs sont bien outillés. Je joue excentré gauche ou droit et je m’en sors très bien. J’ai été agréablement surpris à mon arrivée ici parce que les gens disaient que le niveau du championnat n’était pas relevé. Ce qui est faux, le niveau est très relevé». Mais il traîne «un handicap sérieux»: «celui de ne pas être médiatisé sinon nous n’avons rien à envier aux autres». Un sentiment que Mame Birane Diouf partage avec l’ancien sociétaire de Sporting de Rufisque. D’où l’envie de tenter une nouvelle aventure sous les feux roulants des médias. «Nous voulons progresser, prêche Pathé Diouf. Le niveau est très bon, mais le championnat n’est pas médiatisé pour que nous puissions nous mettre en valeur. Nous allons nous battre et essayer de décrocher des contrats dans les championnats les plus médiatisés. Pour le moment nous avons des contacts, mais le président n’est pas disposé à nous libérer comme ça ; il demande une forte somme parce que nous faisons les beaux jours du club». En d’autres termes : «Le championnat norvégien est un tremplin pour nous. C’est notre première expérience en Europe ; nous allons saisir cette chance et tout faire pour tirer notre épingle du jeu. Pour le moment ça se passe très bien», souligne Birame Diouf.

Grogne

Vénérés en Norvège comme des dieux, Pape Pathé Diouf et son compatriote ne bénéficient pas des mêmes faveurs chez eux. Mame Birame en donne les preuves : «Je suis venu à maintes reprises en équipe nationale olympique mais à chaque fois c’est mon club qui achète le billet». Pathé enfonce le clou : «J’étais sélectionné en équipe nationale olympique, mais les gens me demandaient d’acheter le billet pour venir. Je pense que ça ne doit pas être le cas. Si l’on a besoin de nous vraiment, on doit pouvoir nous mettre dans les dispositions d’honorer notre sélection».