Il aurait pu être un bon agent de banque.
Tranquille. Mais son amour pour le football l’a orienté résolument vers
le métier d’agent de joueurs. Sa rencontre avec son parent, Pape Diouf,
a aiguisé son appétit pour ce métier. Celle d’avec Didier Drogba l’y a
installé. Définitivement. Qui est Thierno Seydi, ce jeune Sénégalais de
43ans ? Portrait de celui qui gère la carrière de Didier Drogba.
Qu’il soit en Jeans, casquette, tee-shirt, boubou ou qu’il arbore un
ensemble veste, Thierno Seydi, solide gaillard, teint noir d’ébène, a de
l’allure. Lui le natif de Goudomp, région du sud de Ziguinchor au
Sénégal. Seulement ce Casamançais n’a pas vécu dans sa région natale.
Fils d’un greffier au tribunal du travail de Dakar et d’une secrétaire
de l’administration sénégalaise, c’est à Dakar, la capitale sénégalaise
que Thierno Seydi fait son enfance dans un quartier populaire où le
ballon rond était le sport favori de tous les gosses de son âge. Son
premier cycle s’y déroule avant de s’envoler pour la France à 18 ans.
Où
il débute ses études en commerce. Avant de s’inscrire à l’université de
Paris XII où il décroche une licence en administration et une maîtrise
en gestion des ressources humaines. « Guidé par ma passion du football,
j’ai essayé d’allier le foot et les études. Mais à un moment donné, les
études ont pris le dessus ». Mais que pouvait-il pour un jeune qui, à
l’époque, côtoyait les Oumar Gueye Sène, Thierno Youm et bien d’autres
footballeurs professionnels sénégalais ? « J’ai pris une licence au
Paris FC en 4ème division à l’époque. Mais après quatre mois, ça
devenait difficile et il fallait, à chaque fois, m’expliquer auprès des
parents pour qui mes études passaient avant tout ».
Le temps passe,
l’âge augmente, l’avenir se précise plus ou moins. Et bye ! Bye le
football. Avec ses diplômes en poche, Thierno commence à travailler dans
une boîte comme conseillé en capitalisation. Parallèlement, il jouait
le rôle d’apporteur d’affaires dans le cabinet de Pape Diouf, alors
agent FIFA. Et sur demande de ce dernier, il démissionne pour rejoindre
la structure de l’ancien président de l’Olympique de Marseille. « C’est
vrai qu’il y a un lien de parenté entre Pape et moi. Le papa de Pape a
été le meilleur ami de mon grand père. Et quand j’ai commencé à
travailler avec lui, ce passé nous a davantage rapprochés.
Mon fils aîné
porte son nom. Entre lui et moi c’est une relation très forte. Il a
entendu parler de moi à l’époque. Il a cherché à me voir, moi aussi. Et
un jour on s’est rencontré au Parc des Princes. Et depuis, on se parle
pratiquement tous les jours. Il a guidé mes premiers pas dans le métier
et a fait de moi ce que je suis ».
Thierno-Drogba, il y a 14 ans
Pape Diouf n’exerce plus le métier d’agent de joueurs. Son ancienne
structure, Mondial Promotion, est dirigée par le trio d’associés
Thierno-Pierre Fréleau-Etienne Mendy. Bien que cette société gère des
joueurs de renom comme Williams Gallas, Florent Malouda, Baky Koné et
bien d’autres, le plus important s’appelle bel et bien Didier Drogba. Un
joueur dont la gestion médiatique a été une énorme réussite. Et c’est
Thierno qui l’a déniché depuis le temps de Pape Diouf. Et c’est une
idylle qui dure depuis 1996. « Il était très proche de mon petit frère
qui était footballeur en 1996. C’est comme ça que je l’ai guidé au Mans
comme amateur. Et depuis, les deux hommes ne se sont plus quittés. Mais
comment Thierno arrive-t-il à gérer au quotidien, une énorme star comme
l’attaquant de Chelsea ? « C’est facile, si tous les joueurs étaient
comme Drogba je pense que je n’aurais plus besoin de travailler. De tous
mes joueurs, c’est le plus facile à gérer. C’est un joueur dont tous
les agents rêvent, parce qu’il est intelligent.
Mais il y a des moments
où on n’est pas d’accord. J’étais au Sénégal quand Didier avait négocié
son contrat, il avait tout signé, mais il exigé que je sois là. En une
minute, j’ai juste signé un papier et ça m’a valu une commission comme
je n’en ai jamais reçu. Pour dire la confiance et la complicité qui nous
lient ». Une complicité qui est partie pour durer. A preuve, DD est le
parrain de sa fille. Marié à une Sénégalaise à qui il a interdit de
travailler pour ne s’occuper que de leurs trois enfants (deux garçons,
une fille), ce musulman pratiquant déteste la politique. Peut-on gérer
un footballeur comme Drogba et ne pas être riche ? « Je ne suis pas
malheureux, je gagne bien ma vie.
La réussite de Didier est la mienne.
Je ne suis pas riche. Mon souci, travailler pour mettre ma famille à
l’abri. Ça suscite de la jalousie parce que la structure marche, mais
on s’accrocher pour ne pas trainer de casseroles, parce que c’est un
métier qu’on peut faire proprement comme le dit Pape Diouf. On peut
faire ce métier en gardant des valeurs comme la probité, l’humilité, le
respect. Il faut gagner l’argent, mais je préfère honnêtement ».
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2 Commentaires
Loip
En Septembre, 2014 (20:58 PM)Anonyme
En Juillet, 2018 (19:58 PM)Participer à la Discussion