«Quand nous venions dans la lutte traditionnelle, il n’y avait rien, mais aujourd'hui...» Selon ASSANE BA, DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE PAMODZI

Directeur général adjoint de l’agence marketing Pamodzi, Assane Bâ revient ici sur le partenariat entre sa structure et le Comité national de gestion (Cng) de lutte. Il évoque notamment la Journée du Souvenir et les prochaines échéances comme le Tournoi de la Cedeao et le drapeau du chef de l’Etat prévu cette année à Diourbel. L’homme de confiance de Papa Massata Diack jette aussi un regard sur le sport sénégalais, le partenariat avec la Fédération sénégalaise d’athlétisme dans le cadre du Meeting international de Dakar, mais aussi les préparatifs de ces deux grands événements. Entretien...

En tant que Directeur général adjoint de Pamodzi, vous venez d’organiser la Journée du Souvenir en collaboration avec le Cng de lutte, quel est le bilan qu’on peut tirer de cette manifestation ?

Je pense que nous pouvons tirer un bilan très positif et satisfaisant dans la mesure où le public a répondu massivement à l’appel. Ensuite, les sponsors, sans qui aucune manifestation ne peut se dérouler dans de bonnes conditions, y compris la Rts, qui a été le diffuseur, ont grandement contribué à la réussite de cette journée qui a eu des échos très favorables à l’extérieur.

Mais, malgré la satisfaction, il y a quand même eu quelques impairs ?

Vous savez, dans une manifestation d'envergure comme celle-là, les couacs ne peuvent pas manquer. Il y a toujours du bon et du moins bon. De notre côté, nous avons constaté que nous devons améliorer la visibilité des sponsors. Car nous avons noté que le stade était archicomble, au point de noyer une partie de la prestation de certains de nos partenaires. Une réflexion est en train d’être menée dans ce sens pour voir comme palier tout cela, quitte même à délocaliser la manifestation dans le terrain de football du stade Iba Mar Diop. Parce que nous nous sommes rendu compte que le stadium Iba Mar Diop est devenu trop petit pour accueillir une manifestation de cette envergure.

Le succès rencontré dans la promotion de la lutte traditionnelle n'est-il pas aujourd'hui une source de motivation pour Pamodzi et le Cng ?

Vous savez, notre vocation principale, c’est de travailler avec toutes les Fédérations. Lorsque nous avons décidé de travailler avec le Cng de lutte, certaines personnes étaient très sceptiques, parlant de notre inexpérience dans la lutte. Cependant, notre expérience dans le sport de haut niveau et du marketing sportif nous a beaucoup aidés. C'est ce qui a permis de développer la lutte sans frappe dans une collaboration très franche avec le Cng et son président, qui nous ont donné toutes les prérogatives nous permettant ainsi de mener à bien notre mission et d’atteindre les objectifs fixés. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à un tel résultat que la lutte sans frappe est devenu plus visible et commence même à être bien connue, au-delà du Sénégal, dans le monde.

Deux échéances majeures vous attendent, le Tournoi de la Cedeao à Dakar et le drapeau du chef de l’Etat à Diourbel. De nouveaux défis en perspective ?

Ah oui, bien sûr ! Le tournoi de la Cedeao est pour nous très spécial, pour diverses raisons. D’abord, le Sénégal a perdu son titre à Niamey et à Dakar. D’où la nécessité pour nous, en collaboration avec le Cng, de travailler pour la reconquête du titre perdu à Dakar. C'est l’objectif majeur du Sénégal. Pour le drapeau du chef de l’Etat qui aura lieu à Diourbel, nous allons apporter une grande touche de nouveauté en revalorisant la culture du Baol. Donc le volet culturel sera pris en compte afin d’apporter un plus à la manifestation sportive.

Ne faut-il pas alors multiplier les tournois pour maximiser les chances du Sénégal pour la Cedeao ?

Naturellement, les tournois de lutte traditionnelle seront multipliés. D'ailleurs, nous travaillons pour une autre journée de lutte pure, le 18 avril prochain. En plus de cela, le Cng, par la voix de son président, le Dr Alioune Sarr, a décidé dès ce mois de février de regrouper les lutteurs présélectionnés pour mieux préparer ce tournoi de la Cedeao.

La lutte sans frappe s’organise tous les week-ends à Adrien Senghor ou au terrain Gaal Gui de Khar-Yalla, sans compter dans les villages. Mais on note encore l'absence des sponsors. Qu'est-ce qui explique cela ?

Vous savez, moi je dis que les sponsors ne connaissaient pas très bien la lutte traditionnelle, car elle n’était pas assez visible. Mais, au regard de la manifestation de dimanche dernier, qui a eu des échos très favorables, les sponsors vont certainement suivre pour soutenir cette forme de lutte qui peut nous sortir de grands champions sur le plan international. Je fais allusion aux Championnats d’Afrique et du monde et aux Jeux olympiques. Donc, l’investissement des sponsors dans cette forme de lutte peut valoir au Sénégal d’énormes satisfactions. Quand nous venions dans la lutte traditionnelle, il n’y avait rien, mais aujourd'hui, nous avons fini tant bien que mal à fidéliser certains sponsors qui ne regrettent pas d’être venus dans cette forme de lutte. Et c’est l’occasion de remercier ces sponsors qui nous accompagnent, sans compter la Rts, sans qui le travail aurait été très difficile. Car le sponsor a besoin de visibilité, mais aussi d'un retour sur investissement. Et je crois que les différents sponsors qui nous accompagnent peuvent être perçus comme des entreprises citoyennes. Parce que c’est à travers le sport qu’ils communiquent et comme j’ai l’habitude de la dire, ils font de la communication par le sport.

Dans le passé, vous aviez travaillé avec le football. Aujourd'hui, avec la nouvelle Fédération, y a-t-il des contacts pour un nouveau mariage ?

La vocation de l'agence Pamodzi, c’est de faire du marketing sportif. Nous avons eu des contacts avec la nouvelle Fédération, mais, de façon informelle. Nous attendons des contacts formels pour entamer des discussions. Mais nous sommes ouverts à toutes les propositions. Nous attendons la Fédération, comme la Ligue professionnelle et même les autres Fédérations. Mais si on doit s'engager, ce sera dans un cadre de collaboration franche et honnête, la main dans la main.

Cette année, vous allez participer à l’organisation du Meeting international d'athlétisme de Dakar avec le label Iaaf...

Nous sommes effectivement en partenariat avec la Fédération sénégalaise d’athlétisme pour travailler ensemble sur le Meeting international de Dakar. Nous avons eu des séances de travail et en plus, nous entretenons d’excellentes relations pour peaufiner le meeting. Car cette année, nous voulons en faire un meeting très relevé avec des athlètes très cotés sur le ranking.

Pour finir, que vous inspire la situation actuelle du sport sénégalais ?

C’est un sport à deux vitesses. Il y a des disciplines qui sont en train de tirer leur épingle du jeu, pendant que d’autres, malheureusement, n’arrivent pas à se développer. Pourquoi cela ? Il faudra une grande réflexion autour de l’essentiel pour le dire. Mais une bonne collaboration entre les gens qui tournent autour du sport est nécessaire, de mon point de vue, pour aller de l'avant.