Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Sport

RETOUR TRIOMPHAL DES “ LIONNES” DU BASKET : ENTRE LARMES DE JOIE, FRUSTRATION ET CAFOUILLAGES

Single Post
RETOUR TRIOMPHAL DES “ LIONNES” DU BASKET : ENTRE LARMES DE JOIE, FRUSTRATION ET CAFOUILLAGES

Une foule immense est venue à l’aéroport, hier, pour saluer l’exploit des Lionnes du basket. Un accueil mouvementé entre bonheur et organisation défaillante, frustration et larmes de joie, scène de liesse et tentative de récupération politique… Comme on en voit rarement. 

L’aéroport Léopold Sédar Senghor a renoué avec les foules des grands jours. Des scènes de liesse qui rappellent 2002 et l’épopée glorieuse des Lions du football. Hier, il y avait des Lionnes à l’honneur. Celles qui manient la balle orange. Celles qui se sont hissées sur le toit de l’Afrique en remportant, à Madagascar, la 21e édition de l’Afrobasket. Alors que leur arrivée était prévue à 15 heures 30, la piste d’atterrissage de l’aéroport était prise d’assaut deux heures plus tôt. Anciennes Lionnes, membres de la fédération, hommes politiques, administratifs, membres du gouvernement ou de l’Assemblée nationale (le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, le ministre des Forces Armées Abdoulaye Baldé, le directeur de Cabinet du président, Habib Sy, Aminata Niane, directrice de l’Apix, la ministre Ndèye Khady Diop, les députés Me El Hadji Diouf, Aïda Mbodji…), amoureux du basket, membres de la Fédération sénégalaise de football (Mbaye Diouf Dia), travailleurs de l’aéroport, anonymes patriotes et militants politiques déplacés à coup de primes de “mobilisation”, ils étaient des centaines, venues de tous bords, à saluer le triomphe acquis en terre malgache. Un peu après 16 heures, l’avion de la compagnie Kenya Airways, foule le tarmac. La tension monte d’un cran et les visages se plissent. Les premiers signes d’une mauvaise organisation se manifestent. En effet, alors qu’ils s’approchaient de la délégation officielle installée pour accueillir les Lionnes à leur descente d’avion, d’illustres personnalités du basket national se font honteusement stopper par des gendarmes zélés, qui, pourtant, laissent passer un certain… Abdoulaye Mbaye Pékh.

«Les indésirables»

Dans le lot des “indésirables”, encerclés par une horde de gendarmes, il y avait, entre autres, Abdoulaye Sèye, ancien président de Fiba-Afrique, d’anciens présidents de la Fédération sénégalaise de basket, (Dibocor Sène, Alioune Badara Diagne), les anciennes Lionnes (Aya Pouye, Anta Sy, Marie Hélène Ndiaye, Coumba Dickel Diawara, entre autres), des membres de la Fédération sénégalaise de basket (Waly Ndiaye, secrétaire général, Atoumane Gaye, les présidents des Ligues régionales)… Certains ne manqueront pas de sortir de leurs gonds pour dénoncer une récupération d’un succès de la famille du basket et brandiront la menace de bouder la suite de la manifestation. L’incident sera évité de justesse. Ils finiront par obtenir gain de cause, juste avant que l’accès à la piste d’atterrissage ne soit autorisée à la grande foule. Et, quand Awa Guèye, capitaine des Lionnes, franchit la première la passerelle de l’avion, brandissant la précieuse coupe, l’ambiance est indescriptible. Les forces de l’ordre, débordées, n’arrivent plus à contenir la vague. Les Lionnes, toutes au bord des larmes, se perdent entre les félicitations, séances de photos et d’interviews. L’émotion les envahit. Mame Diodio Diouf, Fatoumata Diango et Aya Traoré n’ont qu’un mot : «C’est énorme.» Un seul sentiment les habite : «Fierté !», hurlent-elles, comme si elles s’étaient passé le mot. Il faut une impressionnante ceinture de sécurité pour que le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, et sa suite accèdent au salon d’honneur en compagnie des Lionnes, dans un brouhaha indescriptible. La salle se révèle trop exiguë. Les mots de la capitaine qui, dans un discours à peine voilé, appelle les autorités à tenir leurs engagements, se perdent dans les applaudissements. La réponse du Premier ministre est presque inaudible dans ce concert improvisé.

Des larmes pour saluer l’exploit

Vers 18 heures, la délégation se dirige vers le bus affrété à l’Equipe nationale. Pour la capitaine, Awa Guèye, la mission prend fin. Devant jouer un match très important avec son club, Limoges, elle doit faire un bref tour voir sa famille avant de reprendre les airs. La séparation avec la coupe et ses coéquipières la rend un peu triste et elle écrase une larme en lançant un dernier «au revoir» à ses amies Mame Diodio et Fatou Dieng. Qui rejoignent le bus, avant le tour de la ville, où elles reçoivent, dans les artères, un accueil encore plus chaleureux. En cours de route, beaucoup de personnes n’ont pu s’empêcher de faire perler des larmes d’un bonheur immense. Aïcha, basketteuse en herbe, 15 ans et déjà plus de 170 centimètres de taille, lance, entre deux sanglots : «Je pleure parce que je n’ai jamais connu un tel bonheur.» En 2000, quand les Lionnes gagnaient le trophée, elle était trop jeune (6 ans) pour s’en rappeler. En 2002, aussi, surtout que le football n’était pas son dada. Avec ce titre et cet accueil, elle pourra raconter fièrement et garder jalousement ce souvenir impérissable, et rêver de marcher sur les traces de Bineta Diouf, son idole. En espérant qu’elle lui passe le témoin, dans quelques années, pour qu’elle se retrouve, un jour, dans la position de l’accueillie…

 

REACTIONS :

Awa Guèye, capitaine du Sénégal : «Kù déf lù réy am lù réy»

«Nous remercions le président de la République, son  Premier ministre et son ministre des Sports, car il n’y a jamais eu de retard dans le paiement des primes. Nous nous sommes battues pour honorer le peuple et revenir avec la coupe. Il faut qu’on en profite pour adresser un message au chef de l’Etat. Monsieur le Premier ministre, dites au président de la République que nous sommes venues avec le trophée qu’il attendait, nous espérons la récompense qui sied. Car, comme dit l’adage : «kù déf lù réy, am lou réy».»

Souleymane Ndéné Ndiaye portant le message de Wade : «Garder jalousement le label “excellence”»

«Mes chères Lionnes, après un parcours sans faute, vous venez de remporter avec brio la finale de l’Afrobasket féminin 2009. Cette victoire éclatante est celle du talent, de l’audace et de l’engagement. Autant de qualités qui vous ont permis de dominer l’adversité, de reconquérir le titre continental et de vous frayer ainsi le chemin pour le prochain Mondial. La Nation, tout comme moi, est fière de vous. C’est pourquoi, je tiens à vous adresser mes félicitations. Je vous exhorte à aller de l’avant en gardant jalousement votre label, celui de l’excellence.»

Mamadou Lamine Keïta : «Un décret va régler la question des primes»

«Les filles avaient demandé 100 000 FCfa par match. À notre niveau, nous avons fait un arbitrage et avons décidé de donner 150 000 FCfa par joueuse, après chaque victoire au premier tour. À partir des quarts de finale, le cachet a augmenté (200 000 FCfa). Pour la demi-finale, elles ont reçu 300 000 FCfa chacune. Pour ce qui est de la finale, un décret va régler la question.»

Aya Traoré:  «Une source de motivation pour les prochaines échéances»

«C’est grandiose. On ressent une énorme fierté de voir autant de monde venu nous accueillir. C’est la preuve que le peuple sénégalais est derrière nous et c’est une source de motivation pour les prochaines échéances. Nous nous sommes battues pour avoir ce titre et en voyant cela, nous sommes sures de nous battre davantage.»

Bineta Diouf : «Pas de mots pour exprimer notre bonheur»

«Il n’y a pas de mots pour qualifier ce que nous sommes en train de vivre en ce moment. Nous avons toujours rêvé d’apporter ce trophée au peuple après qu’il nous a échappé en 2007. Notre bonheur est immense et … (elle arrête, en pleurs).»

Ndèye Sène : «On a mouillé le maillot pour le peuple»

«On a mouillé le maillot pour tout le peuple. Surtout pour les Lionnes qui avaient perdu cette coupe en 2007. Nous nous sommes battues pour venger tous ces Sénégalais qui ont été affectés par la finale perdue en 2007 devant le Mali ici à Dakar. Maintenant notre objectif sera tourné vers le Championnat du monde. Nous allons y aller avec un bon état d’esprit.»

Aminata Nar Diop : «On a retrouvé un groupe perdu»

«On a vécu la Can match par match. On avait porté un lourd fardeau, tout le peuple attendait cette coupe. La force de cette équipe est qu’on était toutes concentrées sur le même sujet. On a retrouvé un groupe perdu depuis quelque temps.»

Fatou Dieng : «Faire autant pour le Mondial»

«Je remercie Dieu, mon entraîneur, tous les Sénégalais qui nous ont soutenues, mes coéquipières, rien à dire. J’ai donné le meilleur de moi pour offrir ce trophée au peuple. Pour le Mondial, on essayera de faire autant.»



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email