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[Reportage] Grande Côte: Série de noyades sur les plages interdites

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[Reportage] Grande Côte: Série de noyades sur les plages interdites
 Des jeunes, des femmes et des hommes d’âge mûr déferlent sur les plages y compris celles interdites. Certains habitants de la banlieue surfent consciemment sur les plages de la mort où les maîtres-nageurs désarmés, ne peuvent que dénombrer des décès, une vingtaine déjà, depuis le mois d’avril, sur la Grande Côte.  

 

La canicule chasse les populations des maisons. Certains habitants se réfugient à la plage pour prendre un bol d’air. La masse s’entasse dans des plages déjà menacées par l’érosion côtière. On y prend des risques de se baigner dans des plages interdites. Les baigneurs en ont cure des dangers. Des annonces de décès par noyade sont pour eux sans effet. Est-ce que l’interdiction a produit des effets escomptés ? La réponse est négative.





A notre passage, la plage BCEAO est curieusement déserte mais bien surveillée. Comme des vigiles, des maîtres-nageurs sont là debout. Et ils veillent sur tout. Ici, comme dans les classes, la répétition est pédagogique. Le président des maîtres-nageurs délimite, dans son discours, la ligne rouge à ne pas franchir au risque de se faire emporter par des vagues. L’augmentation des noyades dans les plages interdites est le revers de la privatisation des plages où la baignade est autorisée. « Il y a des facteurs favorisant les noyades. On peut citer les plages autorisées à la baignade où les jeunes n’ont plus le droit d’accéder. Ils sont obligés de se rabattre sur la Grande Côte. Les jeunes de la banlieue n’ont pas les moyens d’aller à Ngor ou à Anse Bernard », argumente Ibrahima Fall.



Contrairement à la Plage BCEAO, à Malika, le matériel de sauvetage fait défaut. Les maîtres-nageurs ne sont pas armés pour sauver des vies. Leurs témoignages montrent qu’il y a urgence à agir. Sur cette plage, des sauveteurs lancent des cris de détresse. Dame Diop et Baye Fall invitent les autorités à s’impliquer dans la sensibilisation.  "C'était une journée ensoleillée. Et, nous étions venus profiter de la plage. Un jeune s'est aventuré un peu trop loin et a commencé à lutter contre les vagues. Les maîtres-nageurs ont essayé de l'atteindre, mais sans équipement adéquat, leurs efforts n'ont presque rien produit. Malheureusement, il n'a pas réussi à revenir à la rive. Cet accident a été un déclic pour moi. J’ai commencé à alerter sur le manque criant de matériel de sauvetage et la nécessité d'une meilleure préparation pour éviter de telles frayeurs », témoigne notre interlocuteur.



Un après-midi, après une partie de pêche, nos interlocuteurs ont entendu des cris de désespoir émanant un peu au large. C’étaient les derniers appels au secours de deux enfants qui n’ont pas survécu. Ces décès ont poussé les deux hommes à se lancer dans le sauvetage des baigneurs. Faudrait-il encore avoir des moyens? Pour sauver des vies, il faut un minimum de matériels.



 « La plage de Malika est très dangereuse. C’est pour cette raison qu’une brigade de sauvetage a été mise sur pied. On a mis en place une équipe de surveillance. Lorsque vous venez à la plage, il y a des drapeaux de deux couleurs différentes, le rouge qui symbolise le danger et le drapeau qui est implanté dans les zones qui ne présentent pas de risques. Ce qu'on déplore, ici, c'est le manque de matériel adéquat », décrit Bakary Gadiaga, chef de la Brigade de sauvetage de Malika.

                        

Impossible interdiction

 

Pour lui, il est impossible de faire respecter l’interdiction. Dès lors, la formation des maîtres-nageurs et leur dotation en matériel restent la solution.  « Je remarque que l'affluence des jeunes sur ces plages augmente particulièrement lorsque les écoles ferment leurs portes. Si certains d'entre eux sont conscients des dangers, beaucoup ne le sont pas, augmentant ainsi le risque de noyade. En tant que maître-nageur à Malika, je demande des mesures supplémentaires d'accompagnement pour sauver des vies. La sécurité de ces jeunes doit être une priorité, et il est impératif de renforcer la surveillance et l'éducation à la prévention des noyades », préconise M. Gadiaga.

 

Une vingtaine de décès depuis avril

 

Les statistiques des noyades sont alarmantes. Selon l'Association sénégalaise des maîtres-nageurs, une vingtaine de décès ont été enregistrés depuis le mois d’avril 2024 sur la Grande Côte. Ces chiffres démontrent l’urgence de renforcer la sécurité des plages et sensibiliser la population aux dangers de la mer. "Depuis le 1 avril 2024, on a enregistré 21 décès par noyade. C'est un bilan catastrophique. Nous profitons de l'occasion pour présenter nos condoléances aux familles endeuillées. En tant qu’association, on a toujours alerté les autorités. Il y a une fréquentation massive par des jeunes’’, déplore Ibrahima Fall. 



L'été devrait être une période de détente, mais pour de nombreuses familles, il devient une saison de deuil.

 




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