Il était Conseiller technique du Chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade. Lors du dernier renouvellement des instances de l’Ujtl, Pape Djibril Togola a été élu Secrétaire Général de l’Ujtl de la Commune de Thiès. Dans un entretien accordé au quotidien «Populaire », Togola dit tout.
Depuis presque deux ans, vous étiez pratiquement aphone. Pourquoi ce mutisme ?
Aujourd'hui, à Thiès, je suis et reste le Secrétaire général de l'Ujtl, depuis le congrès qui a été organisé à Kaolack, sous l'égide du ministre Aliou Sow. Et, jusqu'à présent, aucun congrès ne s'est tenu pour renouveler les structures de l'Ujtl. Je suis également membre du Bureau national. Donc, j'ai une légitimité et une légalité dans le parti. J'étais également le Coordonnateur départemental et communal de la commission électorale du Pds, lors des dernières élections. Mais, à un moment donné, je me suis dit qu'il fallait marquer une pause pour analyser la situation, vu que le parti était en train de prendre une orientation qui était aux antipodes du Pds que je connaissais et auquel j'avais adhéré par conviction et idéologie. Ce parti a presque dévié. Il est dans une situation de désorganisation totale, d'agonie et de léthargie. L'âme du Sopi est en train de s'envoler, à cause de certains de ses responsables et de l'entourage du président qui a fini de disloquer et de dénaturer le parti. Au point que 99% des Sénégalais sont en train de vomir le Pds. Mais également plus de la majorité des militants libéraux ne se reconnaissent plus dans ce parti qu'ils avaient jadis chéri. Le fameux slogan fétiche du président, à savoir Sopi, n'accroche plus aujourd'hui. Les gens qui entourent le président ont opté pour la promotion et la gratification des antivaleurs. Tous ceux qui incarnent des valeurs sont combattus, calomniés, dénigrés. C'est pourquoi, aujourd'hui, le Pds est en train de changer de trajectoire historique.
Que comptez-vous faire pour que cette situation puisse changer ?
J'ai créé avec des amis qui croient aux mêmes valeurs que moi la Convergence libérale et démocratique/Waccok Sopi qui est un courant dans le parti. Nous allons combattre l'injustice dans le Pds, dénoncer l'ensemble des tares et des contre-valeurs qui sont en train d'y être promues et travailler à la consolidation du parti. Nous allons également nous inscrire dans l'observation, dans l'analyse, dans la réflexion, pour voir ce qu'on peut corriger dans le parti. Nous lançons un appel solennel au président, pour qu'il recadre et réoriente le Pds, encore qu'il est temps. Il faut qu'il comprenne qu'aujourd'hui, les gens qui l'ont pris en otage l'empêchent de voir la réalité et l'ont mis dans une tour virtuelle pour qu'il ne se rende plus compte de la réalité sociale, des difficultés des populations. Le président doit savoir que les Sénégalais souffrent, qu'ils sont fatigués. Les anciens militants qui l'ont accompagné depuis 1974 sont dépités.
Quel commentaire faites-vous du débat sur la candidature de Me Wade en 2012 ?
Ce débat intéresse tous les Sénégalais. Mais, je ne peux pas trop m'avancer sur cette question, du point de vue juridique, d'autant plus que je ne suis pas juriste. Mais, en tant qu’homme politique, je soutiens la candidature du président Wade. Maintenant, je suis un républicain. Je crois en la justice de mon pays. J'attends que l'institution qui est habilitée à se prononcer sur cette question s'exprime.
Que vous inspire la position de Idrissa Seck qui trouve la candidature du chef de l'État anticonstitutionnelle ?
Idrissa Seck est un homme politique d'une dimension nationale, très doué, qui a un talent irréfutable en matière de communication. Il est représentatif. Il l'a démontré lors de la dernière élection présidentielle. C'est un homme qui a une légitimité incontestable au sein du Pds. C'est pour cela que je le respecte. Mais, pour autant, je ne partage pas son avis. Parce que je suis convaincu qu'aujourd'hui, Wade peut parfaitement se représenter. Maintenant, je ne vais pas faire comme certains responsables qui, peut-être, veulent entrer dans les bonnes grâces du président, en faisant des élucubrations juridiques. Je considère que chacun doit se limiter dans son domaine de compétence. Les juristes se sont assez exprimés sur cette question.
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1 Commentaires
Lebouc
En Décembre, 2010 (10:08 AM)Participer à la Discussion